Les différentes matières d’écharpe de portage
La plupart des écharpes de portage sont tissées en coton. Mais peut-être avez-vous remarqué d’autres modèles en lin, viscose de bambou ou laine ?
Dans cet article je vous présente les différentes matières d’écharpe de portage et pourquoi vous pourriez les envisager pour un futur achat – ou pas.
Pourquoi y a t’il différentes matières ?
L’immense majorité des écharpes est tissée en coton. Mais les différentes matières d’écharpe peuvent apporter un toucher, ou une respirabilité, ou encore une sensation d’enveloppement différente. Cela dit, pour la plupart des personnes la différence de ressenti est mince. Le critère écologique peut également être pris en compte. La culture de coton est gourmande en eau et certaines fibres, telles que le lin ou le chanvre, sont moins énergivores lors de leur fabrication.
Il y a aussi l’aspect marketing…Même si le coton est répandu et bon marché, les fabricants essayent de se différencier les uns des autres en proposant différentes matières pour leurs écharpes de portage.
Certaines de ces matières plus ou moins exotiques sont censé être plus douces, plus chaudes ou apporter une différence esthétique.
Si vous êtes à la recherche d’une première écharpe, optez de préférence pour le coton. Avoir une écharpe en soie ne fera pas de vous un meilleur parent. Votre bébé ne remarquera probablement pas la différence, contrairement à votre portemonnaie.
Les matières
J’ai listé ici tous les matières que vous pourrez trouver. Parfois ils sont très rares (ramie), parfois on en trouve sans trop d’effort (lin).
- coton
- lin
- laine
- soie
- chanvre
- viscose de bambou
- lyocell/tencel
- seacell
- kapok
- ramie
Waouh, c’est quoi le lyocell ou seacell, kapok ou ramie ? Jetons un coup d’œil sur toutes les matières, une par une.
Matière | Max. Contenu (%) | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
Coton | 100 | le moins cher, robuste, entretien facile | |
Lin | 50 | aéré, anti-taches, bactéricide | rigide au début, résiste mal aux frottements |
Laine | 50 | douce, résiste bien à l’humidité, anti-taches, chaude | peut gratter, entretien difficile, peluche |
Soie | 15 | douce, robuste, luisante, respirante | cher, résiste mal aux frottements, se tâche facilement |
Chanvre | 50 | robuste, entretien facile | peu utilisé |
Viscose de bambou | 42 | douce, robuste, luisante, respirante | facilement inflammable, fabrication polluante |
Lyocell/Tencel | 51 | doux, robuste | rare |
Seacell | 10 | doux, robuste, antibactérien | rare |
Kapok | 10 | léger, hydrofuge | facilement inflammable, rare |
Ramie | 40 | robuste | rare |
Le coton
La majorité d’écharpes de portage est fabriqué à partir de coton. Il est aussi utilisé comme base pour les mélanges de matières comme coton+lin ou coton+seacell.
Le coton est très peu allergène et ne gratte pas. Il ne se déchire pas, mais est légèrement élastique. L’élasticité d’une écharpe tissée varie en fonction du tissage.
Il se lave facilement et mérite ainsi sa place dans toute l’industrie textile.
La culture du coton est très gourmande en eau et ne peut pas se faire en Europe (climat chaud).
Le lin
L’avantage du lin comparé avec le coton et sa résistance aux saletés. Le lin est légèrement bactéricide. Sa culture est trèssobre et se fait sous nos climats tempérés.
Au toucher le lin est frais mais permet aussi de rester au chaud. Il est particulièrement adapté aux températures élevées, mais restera agréable lorsqu’il fait frais.
L’inconvénient est sa rigidité au début. Même s’il est par conséquent quasiment indéchirable, une écharpe en lin nécessite un rodage pour le rendre doux.
Un tissu en lin résiste moins bien aux frottements que le coton. Une écharpe en lin régulièrement sollicitée s’use alors relativement vite.
Vous trouvez le lin souvent en mélange avec du coton jusqu’à des proportions 50/50, plus souvent dans l’ordre de 30% lin et 70% coton.
La laine
On distingue les laines par l’animal qui la fournit. Les labels d’élevage bio (GOTS, kbT, « nordic swan« , …), ou au moins « non-mulesing », permettent de respecter le bien-être animal.
La laine du mouton Mérinos a la réputation d’être extrêmement douce, par rapport aux autres laines qui peuvent gratter. Pareil pour le Mohair des chèvres angora.
Le Cachemire est la laine des chèvres du même nom. Il est encore plus doux (et cher).
La laine résiste mieux à l’humidité que le coton, mais se détend temporairement quand elle est mouillée. Elle peluche, mais ça dépend beaucoup de la fabrication.
Son entretien demande un soin particulier, car elle ne supporte pas des températures de lavage élevées. En revanche, la laine est naturellement antitaches. il suffit souvent de la brosser et l’aérer.
La laine est une matière naturelle avec plein d’avantages, mais présente aussi quelques inconvénients : elle peut gratter, pelucher et perdre sa forme initiale.
Les écharpes de portage avec de la laine sont proposées en combinaison avec du coton allant jusqu’à 50%.
La soie
Signe de noblesse, la soie a été utilisée pendant longtemps par les rois afin de se distinguer du peuple ordinaire qui portait souvent des vêtements crus en lin, laine ou chanvre. on peut la refuser pour des raison éthiques: la fibres est obtenue à partir des cocons de chenilles en les faisant bouillir.
De nos jours, la soie est appréciée pour sa douceur, robustesse et luisance. Mais elle est susceptible à l’usage par frottement et aux taches d’eau.
En raison de son prix élevé, vous allez trouver de la soie uniquement dans des pourcentages réduits mélangé avec du coton. Dans mes recherches je n’ai trouvé qu’une seule écharpe à 15%. Sinon sa part se limite souvent à 10%. Il existe également des écharpes qui mélangent coton, laine et soie.
De mon avis, aucune valeur n’est ajoutée à une écharpe de portage en incorporant de la soie en faible pourcentage. Cependant, si vous cherchez une matière noble à tout prix la soie est pour vous.
Les écharpes qui contiennent de la soie Tussah, ou soie sauvage, sont fabriquées avec la soie d’insectes non cultivés. La soie Tussah a une qualité inférieure, car leurs fibres sont plus courtes. Il existe des écharpe contenant 20% de soie Tussah.
Le chanvre
Parmi les écharpes le chanvre se trouve en mélange avec du coton jusqu’à 50%, plus souvent autours de 20%. Il a des qualités similaires au coton, mais est beaucoup plus rare. C’est une culture écologique, nécessitant peu d’intrants ni d’eau et poussant en climat européen.
Due à l’industrialisation du coton et son bas prix (main d’oeuvre peu rémunérée dans les pays de culture…), le chanvre a vite été mis à côté dans le 19e siècle. Il a maintenant du mal à trouver une place sur le marché textile.
Si vous trouvez une écharpe en contenant, pas de contre-indication! Mais c’est une matière rarement utilisée pour les écharpes de portage actuellement.
La viscose de bambou
Issu d’un procès chimique la viscose de bambou est une matière novatrice. Ce procès est douteux au niveau écologique : il est énergivore et a un coût élevé en termes de consommation d’eau. Il créé du sulfure d’hydrogène ainsi que du sulfure de carbone qui sont toxiques et polluent les eaux usées.
Toutes les viscoses sont facilement inflammables et par conséquent dangereux dans une écharpe de portage. Qui voudrait faire de la cuisine en portant avec ?
La viscose de bambou est censée avoir les qualités de la soie : elle brille, est douce, respirante et antibactérienne.
J’ai trouvé des écharpes allant jusqu’à 42% de viscose de bambou, mais à cause de son inflammabilité et l’impact environnemental je ne les recommande pas.
Lyocell, seacell, kapok, ramie
Tous ces matières ont en communes qu’elles sont (encore) rare et il y a qu’une poignée d’écharpes fabriquées dans ces matières.
Le lyocell, aussi appelé Tencel, est produit chimiquement à partir du bois. La fabrication est moins polluante que celle d’une viscose. Il est anti-déchirure, doux, absorbant, frais au toucher et froisse peu.
Le seacell est, comme le nom l’indique, produit à partir d’algues et de la cellulose. Sa production est non-toxique, pas énergivore tout en utilisant peu d’eau. Doux, antibactérien et durable, le seacell paraît prometteur, mais reste à ce jour peu utilisé. Curieusement, on dit que par transpiration, la peau absorbe les différents micronutriments existants dans les algues.
Le kapok cru ressemble a du coton et pousse sur l’arbre Ceiba pentandra. Il est très léger et hydrofuge. En revanche, il est inflammable comme une viscose.
La ramie est une espèce d’ortie. Ses fibres sont éminemment robustes, imputrescible et résistent aux frottements. La seule écharpe contenant de la ramie en vente que j’ai trouvée contient 40% de ramie, mais n’est plus disponible.
Conclusion
Dans la grande majorité des cas prenez du coton. De toute façon, les autres matières y sont toujours mélangées.
Par conviction, intérêt ou curiosité vous pouvez optez pour un modèle contenant de la laine, soie, lin, chanvre ou autre. Sachez juste que cela restera un choix avec pas ou très peu de conséquences sur la qualité de portage.